
La trop jolie et talentueuse Judit Polgar
J’ai une de ces envies folles de jouer aux échecs ces temps-ci!
Alors hier, en rejouant des parties de Karpov (principalement celles du championnat du monde de 1984, contre Kasparov), je suis tombé sur la sixième partie (jouée le 26 septembre 1984 puis reprise à l’ajournement le lendemain). Une ouest-indienne tout ce qu’il y a de plus classique…
Une de mes parties préférées de Karpov, pour deux raisons!
Premièrement, pour cette position absolument hallucinante!
N’importe qui, sachant jouer aux échecs un tant soit peu et qui ne reconnaîtrait pas cette position, vous dirait que le joueur ayant les Noirs est un débile qui ne sait pas jouer! Une règle de base que n’importe quel débutant apprend : contrôler le centre! Or, 5 pièces noires sont empilées en périphérie sur la colonne « a », le fou en « a6 » n’a aucun avenir et le fait que 7 pièces occupent la colonne « a » donne à la position des airs de film d’horreur en terme de jeu. Or, il y a ceux qui suivent les règles et ceux qui créent les exceptions, comme Karpov avec les Noirs dans cette position!
L’autre moment magique de cette partie, c’est une démonstration magistrale de la légendaire technique de Karpov en finale. Après la position du diagramme précédent, toute l’action se transportera sur l’aile roi… Alors que tous envisagent une fin de partie nulle, survient la position suivante :
La position semble en apparence nulle et sans intérêt… sauf que Karpov voit autre chose!
La mâchoire de tous les commentateurs va décrocher quand Karpov jouera 56…g4!! , abandonnant le pion h6 pour exécuter une manoeuvre qui éblouira tout le monde : contourner le pion f4 pour qu’il serve de bouclier au roi noir, protégeant celui-ci des échecs de la tour blanche sur la colonne « f »… Le pion g des noirs figera le pion g3 en place jusqu’à ce qu’il tombe, laisssant la voie au pion g des noirs. Bref, toute la suite aura sa place dans tous les manuels d’anthologie de finales!
Bref, une partie hallucinante de Karpov!
Finalement, un autre beau souvenir : le livre avec lequel j’allais apprendre à jouer…
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